
IV - CRITERES DE CONCEPTION ERGONOMIQUE DE L'INTERFACE
De façon générale, on peut dire qu'il est essentiel de respecter les objectifs, connaissances, représentations et méthodes des utilisateurs. Les analyses mentionnées précédemment devraient avoir clairement identifié ces paramètres, en particulier les objectifs de la tâche, la façon dont les informations sont organisées et traitées, la façon dont les décisions sont prises, etc.
Comme on l'a dit précédemment, nombre de décisions de conception dépendent intimement des caractéristiques spécifiques de la tâche à informatiser. Cependant, pour des aspects plus généraux de la conception des interfaces, on peut identifier un certain nombre de principes ergonomiques à respecter.
Ces principes concernent: la compatibilité, l'homogénéité, la concision, la flexibilité, le feed-back (et le guidage), la charge informationnelle de l'utilisateur, le contrôle explicite et la gestion des erreurs.
1 - Compatibilité
Le principe de compatibilité repose sur le fait que les transferts d'information seront d'autant plus rapides et plus efficaces que le recodage d'information est réduit. La mise en application de ce principe conduit aussi bien à rendre des écrans compatibles avec des supports papier, que des dénominations de commandes compatibles avec le vocabulaire de l'utilisateur, etc.
2 - Homogénéité
Le principe d'homogénéité repose sur le fait que la prise de décision, le choix de solutions, le rappel, etc., peuvent se répéter de façon d'autant plus satisfaisante que l'environnement est constant. La mise en oeuvre de ce principe permet notamment le développement de procédures quasi-automatiques et le transfert à des procédures nouvelles de principes acquis lors de la mise en oeuvre avec succès de procédures connues. Cela signifie par exemple qu'il faut s'assurer qu'on utilise des séquences de commandes identiques pour arriver au même résultat (notamment d'une transaction à une autre) et que les labels, prompts et autres catégories d'informations sont localisés au même endroit d'un écran à l'autre.
3 - Concision
Le principe de concision repose sur l'existence de limites en mémoire à court terme de l'opérateur humain. Il convient donc de réduire la charge mnésique des utilisateurs. L'application de ce principe consiste par exemple à éviter à l'utilisateur de mémoriser des informations longues et nombreuses, ou des procédures trop longues. L'ordinateur doit être utilisé autant que possible comme mémoire externe, au même titre que les aides au travail.
4 - Flexibilité
La flexibilité est une exigence liée à l'existence de variations au sein de la population des utilisateurs. Il est en effet souhaitable que le logiciel comporte différents niveaux et qu'il prenne en considération l'acquisition d'expérience des utilisateurs.
5 - Feed-back et guidage
La nécessité de feed-back repose sur l'influence de la connaisance du résultat sur la qualité de la performance. Le feed-back doit être aussi immédiat que possible (notamment pour le feed-back d'entrée d'informations ou de commandes). Les résultats des actions de l'utilisateur doivent toujours être répercutés de façon explicite. De manière générale, une attention particulière doit être apportée au feed-back et au guidage. Un niveau acceptable de performance ne pourra être atteint que si l'utilisateur est informé rapidement et de façon adéquate sur le succès de ses actions. L'utilisateur doit toujours savoir où il se trouve dans une séance de dialogue, ce qui a été fait, et avoir toujours un moyen de poursuivre le dialogue.
6 - Charge informationnelle
La prise en compte de la charge informationnelle de l'utilisateur est essentielle dans la mesure où la probabilité d'erreur humaine augmente dans les situations à charge élevée. Par exemple, il convient de minimiser le nombre d'opérations à effectuer par l'utilisateur ainsi que les temps de traitement. Un certain nombre de décisions permettent par exemple de réduire les temps d'entrée (touches fonctions, valeurs par défaut, etc.). Par ailleurs, l'utilisateur ne doit pas avoir à attendre trop longtemps que l'ordinateur effectue les ordres donnés.
7 - Contrôle explicite
Le principe de contrôle explicite signifie que même si c'est le logiciel qui a le contrôle, l'interface doit apparaître comme étant sous le contrôle de l'utilisateur et surtout, en règle générale, exécuter des opérations uniquement à la suite d'actions explicites de l'utilisateur.
8 - Gestion des erreurs
Une autre exigence est de fournir aux utilisateurs des moyens de corriger leurs propres erreurs. Un système bien conçu doit réduire les occasions propices à l'erreur, augmenter la capacité de l'utilisateur à détecter ses propres erreurs et fournir des moyens aisés de les corriger.
